23 Septembre 2020
Cléo a treize ans dans les années 80. Elle adore la danse moderne qu’elle pratique à la MJC de Fontenay où elle habite. Un jour, une femme élégante, Cathy, vient à sa rencontre à la fin d’un cours de danse et lui parle de la fondation Galatée qui attribue des bourses à des jeunes filles talentueuses et prometteuses comme elle pour les aider à réaliser leurs rêves. Cléo est flattée d’être ainsi distinguée et accepte de monter un dossier et de rencontrer les membres du jury de sélection. Ce qu’elle ne comprend que trop tard c’est qu’il ne s’agit pas d’un jury classique. Ce sont des hommes mûrs qui reçoivent ces candidates dans un appartement…On ne les force à rien mais on leur fait comprendre que de leur obéissance dépendra le résultat de la sélection et l’attribution de la bourse tant espérée. Cléo ne dit pas « oui « « mais elle ne dit pas « non » non plus. Elle n’obtient pas la bourse mais elle accepte la proposition de Cathy de la seconder en recrutant dans son collège des filles à lui présenter. A partir de ce moment-là l’engrenage infernal se met en place pour Cléo qui n’arrive pas à se sentir victime car elle se sent coupable de ce qu’elle a fait. On retrouve Cléo à différentes périodes de sa vie tout au long du roman. On comprend à quel point ce passé la mine et pourquoi elle a tant de mal à se décider à témoigner quand l’affaire Galatée éclate. C’est un livre qui éclaire sur la condition des victimes de viol, d’agressions sexuelles, sur la difficulté qu’elles ont à se reconnaître victime et qui met en avant également la question des complicités (comme l’écrit Lola Lafon de nombreuses personnes ont dû fermer les yeux pour que de telles choses se produisent ; il n’y a pas qu’un « grand méchant loup » dans ces histoires).