28 Novembre 2020
Il s’agit d’un récit autobiographique dans lequel Vanessa Springora relate la relation qu’elle a entretenue à l’âge de 14 ans avec un auteur célèbre, Gabriel Mazneff, qui avait alors 50 ans et qui était réputé pour ses relations avec de toute jeunes filles ou garçons qu’il relatait ensuite dans ses écrits, ses journaux intimes qu’il publiait. J’ai hésité avant de le lire car j’avais peur que ce soit très glauque étant donné le thème mais ça n’a pas été le cas. Ce que Vanessa Springora nous raconte c’est l’emprise d’un véritable pervers qui profite de sa notoriété pour faire de jeunes filles un peu perdues, sans cadre familial stable, ses proies tout en se prétendant leur sauveur et tout ça sous le regard bienveillant d’une grande partie de l’élite intellectuelle de l’époque. On voit la difficulté pour l’auteure d’admettre son statut de victime, ce qu’elle est réellement, car G.M. (comme elle le désigne) fait tout pour convaincre ses proies qu’elles sont consentantes. Dans le cadre du mouvement actuel de libération de la parole des femmes, ce récit est important. Il dénonce l’impunité du petit milieu artistique et littéraire qui se pensait tout permis. Il ouvre les yeux sur des violences sexuelles plus pernicieuses car consenties en apparence.