4 Juin 2022
Dans ce roman, Mathias Malzieu raconte la jeunesse de son père, Germain, que tout le monde appelait Mainou pour « petit Germain », pendant la Seconde Guerre mondiale. A 9 ans, Mainou perd sa mère morte en couches avec la petite sœur qui devait arriver, son père qui part au front et se retrouve obligé de passer la ligne de démarcation caché dans une charrette mais en sens inverse : il va de Montpellier vers la Lorraine, de la zone libre vers la zone occupée, pour être caché à la Frohmühle, la ferme de sa grand-mère où vivent aussi l’oncle Emile et une tante. La consigne est claire : il faut rester caché toute la journée. Heureusement Mainou a emmené avec lui un cahier dans lequel il écrit à sa mère disparue et il a une sacrée imagination (tout comme Mathias Malzieu). C’est ce qui va l’aider à tenir tout comme la présence mystérieuse qui se cache au grenier… J’ai beaucoup aimé ce livre qui met en avant le pouvoir de l’imagination capable de rendre supportable la réalité la plus insupportable et, contrairement à certains livres de l’auteur, on ne bascule pas dans un monde onirique (j’ai eu parfois un peu de mal avec certains livres à le suivre sur cette pente). Un très beau roman car il s’agit bien d’un roman : Mathias Malzieu a expliqué s’être nourri des souvenirs de son père mais avoir modifié certaines choses comme l’âge de Mainou pour les besoins du récit (il était en réalité beaucoup plus jeune et ne pouvait pas écrire).