Les lendemains – Mélissa Da Costa

Amande a 29 ans et vient de vivre un drame terrible : la perte de son mari, Benjamin, et celle du bébé qu’elle portait qui devait s’appeler Manon. Son premier réflexe est de fuir, d’aller se terrer dans une maison en bord de forêt qu’elle va louer. Cette maison était celle de Mme Hugues, décédée il y a peu. C’est là qu’elle va tenter de survivre. C’est ce que j’ai trouvé intéressant dans ce roman : la façon dont le deuil est abordé. Pour Amande, il aurait été totalement impossible d’essayer de reprendre une vie « normale », de poursuivre son travail à la mairie, de continuer à vivre dans leur appartement à Lyon. C’est ce que sa mère et la société en générale lui enjoignaient de faire : se remettre sur pieds au plus vite. Comme le dit l’auteure, il existait auparavant des rituels liés au deuil : les veillées, les habits noirs portés pendant une période…Tout ça a tendance à disparaître. Dans la maison de Mme Hugues, Amande va prendre le temps de vivre son deuil, elle va aussi créer ses propres rituels qui vont lui permettre petit à petit de reprendre pied. Elle va beaucoup s’appuyer sur les agendas et les calendriers annotés par Mme Hugues. Elle y inscrivait tout : ses recettes de cuisine, ses petites astuces au quotidien et surtout tout ce qui concernait son jardin. Après plusieurs semaines dans le noir, Amande commence par entrouvrir les volets pour laisser entrer un peu de soleil, ensuite elle va commencer à s’intéresser au jardin et c’est ce qui la sauve. Cette occupation l’empêche de penser. Elle se reconnecte à la terre au fil des saisons et finit par accepter de laisser entrer dans sa vie autre chose qu’un peu de soleil : un petit chat perdu, Lucie la fille de Mme Hugues, sa belle-famille, des jeunes dont son mari s’occupait à la MJC. C’est une belle histoire touchante, triste et optimiste à la fois et qui insiste surtout sur ce qu’est un deuil et sur la nécessité d’accepter de prendre le temps de le vivre.