9 Juillet 2021
Joseph Ponthus travaillait dans le domaine du social jusqu’à ce qu’il décide de suivre sa femme en Bretagne. Ne trouvant pas de travail, il s’inscrit dans une agence d’intérim et se retrouve à la chaîne dans des usines de poissons au départ puis il atterrit dans un abattoir. Dans ce texte, Joseph Ponthus relate cette vie d’ouvrier dans toute sa dureté. Il est épuisé par la cadence imposée, par les tâches très physiques et par les horaires décalés. Il ne tient que parce que son esprit continue à penser, à se souvenir de ses multiples lectures, à analyser ce qui l’entoure. Ce texte est écrit sans ponctuation et en vers libre ce qui peut faire peur au départ mais qui en réalité ne gêne en rien la lecture bien au contraire. C’est un témoignage marquant, tout particulièrement le passage sur les abattoirs qui pourrait assez vite nous éloigner de la viande (il faut éviter de trop visualiser !). Tout ça paraît tellement absurde ; cette façon de traiter les animaux mais aussi les hommes pour toujours plus de rentabilité et de profit. Quand on sait que l’auteur est mort peu de temps après d’un cancer, c’est encore pire d’imaginer le temps perdu dans ces usines à s’épuiser. Une question m’est venue au fil de la lecture : comment l’auteur a-t-il pu écrire ces lignes dans l’état d’épuisement dans lequel il se trouvait pendant cette période ?