5 Avril 2023
Dans ce roman graphique Charlotte Mével revient sur la situation difficile des roux qui ont été stigmatisés de tout temps. Judas était roux. Les Egyptiens brûlaient les roux et répandaient leurs cendres sur les cultures pour avoir une bonne récolte. Saint Louis obligeait les prostituées à se teindre en roux. Les « sorcières » étaient principalement rousses et finissaient invariablement sur le bûcher. Il a fallu du temps à l’autrice et surtout l’arrivée de deux petits bouts de chou roux pour réinvestir sa rousseur et prendre conscience que si elle est souvent une malédiction (moqueries des autres), elle est aussi une singularité source de beaucoup de richesse. J’ai aimé ce roman graphique qui m’a appris des choses (par exemple que la nature est bien faite car les roux, qui ne peuvent pas s’exposer au soleil, sont les seuls à pouvoir fabriquer leur propre vitamine D) et notamment un très joli mot pour désigner les taches de rousseur : les éphélides.