Psychopompe – Amélie Nothomb

Dans ce récit autobiographique, Amélie Nothomb revient sur sa vie depuis ses débuts au Japon, ce paradis perdu, jusqu’à son arrivée en Belgique. Elle évoque son lien indéfectible avec les oiseaux qu’elle observe et écoute avec avidité depuis sa plus tendre enfance. Elle a une prédilection pour l’engoulevent oreillard  qui n’est pas beau mais dont le vol la subjugue. Elle fait un parallèle entre l’acte de voler et celui d’écrire qui consiste aussi à se jeter dans le vide avec la crainte chevillée au corps de pouvoir s’écraser à chaque instant. C’est l’écriture qui lui a permis de s’envoler et de renaître après des années d’anorexie déclenchée par un épisode très traumatisant qu’elle a vécu à 12 ans au Bangladesh. Comme toujours j’ai beaucoup apprécié ce roman d’Amélie Nothomb tout particulièrement pour les passages sur l’écriture (tout comme l’oiseau l’auteur doit éviter de s’encombrer de toute boursouflure qui l’empêcherait de voler). Une partie du récit est centré sur le rôle qu’Amélie Nothomb s’est découvert : celui de psychopompe. Elle accompagne les morts. Elle a ainsi eu une longue conversation de 9 mois avec son père suite à son décès au moment même où elle écrivait Premier sang , livre qui lui est consacré. J’avoue avoir  un peu plus de scepticisme qu’elle. Je suis sans doute malheureusement trop terre à terre…