12 Octobre 2018
Dans ce livre Daniel Pennac nous parle de son frère disparu, Bernard, et il le fait avec beaucoup de sensibilité. On sent l’amour qui les liait tous les deux en dépit de leurs différences multiples. Bernard était l’aîné, celui qui protégeait Daniel, lui donnait confiance en lui et lui permettait d’oublier ses très mauvais résultats scolaires. Il possédait un humour très britannique, « pince sans rire » et une certaine distance par rapport à l’existence qui devait rendre sa compagnie délicieuse. Ce frère un peu décalé rappelait à l’auteur un certain Bartleby, ce personnage d’une nouvelle de Melville, que Daniel Pennac a jouée et mise en scène. Bartleby est lui aussi très étrange et décalé. Il travaille chez un notaire mais il refuse de faire ce que celui-ci lui demande sans jamais donner la moindre explication. Daniel Pennac alterne de courts chapitres, les uns consacrés à son frère, les autres reprenant les extraits principaux de la nouvelle de Melville (qu’on a ensuite très envie de lire !) ce qui rend la lecture très agréable. J’ai autant apprécié les passages sur Bernard que ceux sur Bartleby : deux personnages, l’un réel, l’autre fictif, que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir.